Mini-colloque pour évaluateurs francophones

Billet par: Léandre Leblanc

Le mini-colloque organisé par la Section de la capitale nationale de la Société canadienne d’évaluation (SCN-SCÉ) et la Chaire de recherche en évaluation des programmes et des politiques de l’École nationale d’administration publique (ENAP) s’est tenu le 26 avril dernier à l’Université du Québec en Outaouais (UQO). L’événement a commencé par une discussion en plénière avec trois évaluateurs émergents.

Ceux-ci ont discuté du lien entre leur formation en évaluation et leur intégration au milieu du travail. Ils ont mentionné que d’avoir un réseau les a fortement aidés pour se trouver un emploi. Afin de réussir leur entrée dans le domaine, les évaluateurs émergents ont livré quelques judicieux conseils aux étudiants dans le milieu de l’évaluation, tels que :

  • Avoir confiance en soi et en ses capacités;
  • Participer aux événements sociaux organisés par la SCÉ même si cela nécessite de sortir de sa zone de confort;
  • Exercer son jugement critique face à ce qui est demandé de la part des employeurs;
  • Demander l’appui de mentors en ayant notamment recours au programme offert par la SCÉ.

Finalement, ils ont reçu une question du public leur demandant comment ils pouvaient être des agents de changement dans la fonction publique fédérale. Les conférenciers ont construit leur réponse en deux volets. D’abord, les nouveaux évaluateurs doivent se faire connaître au sein de leur ministère afin de crédibiliser la fonction d’évaluation qui est parfois méconnue. Ensuite, ils doivent occuper l’espace que la Politique sur les résultats confère aux évaluateurs.

Par la suite, nous avons assisté à une discussion entre gestionnaires et directions d’évaluation, autant du secteur privé que public.

Il a été question des habiletés recherchées par les employeurs. Les trois panélistes ont été unanimes en disant que les critères d’embauche dépassent les connaissances techniques sur l’évaluation. Le profil qui est souvent recherché est quelqu’un qui sait communiquer autant à l’oral qu’à l’écrit en français et en anglais. L’employé doit également avoir des qualités interpersonnelles bien développées, ainsi que de posséder un bon esprit de synthèse. Les employeurs ont discuté des défis que peut poser l’embauche d’évaluateurs émergents. Premièrement, il peut être difficile de faire travailler un nouvel évaluateur sur certains dossiers. Les appels d’offre du gouvernement fédéral mettent parfois comme contrainte que tous les évaluateurs qui travaillent sur le projet aient au moins deux ans d’expérience. Cela représente un contre-incitatif à donner la chance à des jeunes évaluateurs de se faire valoir dans le secteur privé. Deuxièmement, il y a aussi le défi de rétention des ressources étant donné que les opportunités pour progresser peuvent être davantage présentes à l’extérieur de l’organisation qui a embauché l’évaluateur émergent. Cette discussion s’est conclue avec les clés du succès en évaluation. D’après les panélistes, un bon évaluateur doit avoir un esprit innovateur, être humble quant à son travail et avoir un fort esprit de synthèse.

Après la pause santé, j’ai décidé d’assister à l’atelier s’intitulant : Corrélation, régression et régression multiple : analyse quantitative des impacts en 75 minutes donné par Benoît Gauthier, du Réseau Circum. Plusieurs sujets ont été couverts en un temps limité. Le conférencier a rappelé la signification du coefficient R de Pearson ainsi que le r². Il a fait mention que la corrélation n’était pas un signe de causalité en donnant des cas absurdes où deux variables sont fortement corrélées, mais qui n’entretiennent aucun lien logique. Je me rappelle d’un indice de corrélation de plus de 0,9 entre la consommation de margarine des habitants du Maine et leur propension à divorcer. Cela a bien fait rire l’assistance de l’atelier. Finalement, nous avons discuté de comment la régression multiple permet un contrôle statistique lorsque l’évaluateur n’a pas accès à un groupe témoin lors de son évaluation.

En somme, j’ai apprécié ma participation à ce mini-colloque. J’ai trouvé pertinent d’entendre de jeunes évaluateurs comme moi réfléchir sur la profession. Il a également été apprécié d’avoir un atelier sur les méthodes statistiques appliquées au domaine de l’évaluation. Sans faire des participants des experts, cela a contribué à démontrer l’importance des méthodes quantitatives en évaluation.