Entrevue avec l’agent de recherche du projet Labo-Éval

Stéphanie : Bonjour David, merci d’avoir accepté de participer à cette entrevue. Expliquez-nous brièvement en quoi consiste le Labo-Éval.
David : Avec plaisir. Le Laboratoire d’intervention en évaluation pour organismes communautaires ou dans sa forme abrégée, le Labo-Éval, fait partie d’une recherche visant, d’une part, à documenter les capacités en évaluation des organismes communautaires du Québec et, d’autre part, à identifier les pratiques les plus prometteuses afin de les renforcer. Cette recherche, qui est financée par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, adhère au développement d’une culture de l’évaluation qui est d’abord et avant tout au service des intérêts du milieu communautaire.
Stéphanie : Que voulez-vous dire au juste par capacités en évaluation ?
David : Bonne question! En fait, les capacités en évaluation réfèrent aux procédures, aux ressources, aux politiques et toutes les autres mesures qui créent et appuient une forme de culture évaluative dans les organisations. Elles touchent tant les capacités qui appuient la production d’évaluations de haute qualité que leur utilisation pour la prise de décisions et l’apprentissage.
Stéphanie : À quel besoin le Labo-Éval cherche-t-il à répondre ?
David : Malgré la volonté accrue du milieu communautaire d’utiliser l’évaluation pour alimenter leurs réflexions, des études montrent que les organismes rencontrent généralement des obstacles durant le processus en raison, notamment, de contraintes organisationnelles: un budget limité, un fort taux de roulement des salariés, de faibles connaissances et compétences en matière d’évaluation et un accès restreint à du soutien méthodologique lors des évaluations. Le Labo-Éval constitue une réponse directe au manque de services d’accompagnement, de conseils et de formation destinée spécifiquement aux organismes d’ici.
Stéphanie : Six organismes locaux ont été sélectionnés pour participer à la première cohorte. Comment avez-vous sélectionné ces organismes? Quels étaient les critères pour participer? Qu’est-ce qui était attendu de leur participation?
David : En effet, six organismes de la région de l’Outaouais ont participé entre 2019 et 2020 à la toute première cohorte du Labo-Éval. Les organismes sélectionnés devaient être membre de la Table régionale des organismes communautaires autonomes de l’Outaouais. La démarche qui leur était proposée était composée de quatre phases qui s’échelonnaient sur une durée de dix mois : l’évaluation des besoins en matière d’évaluation, la planification d’une stratégie de renforcement en évaluation, la réalisation de la stratégie planifiée et l’utilisation des résultats obtenus.
Stéphanie : Avez-vous déjà des résultats concrets de ce programme?
David : Oui. On constate déjà que certains organismes utilisent les résultats d’évaluation pour améliorer leurs pratiques actuelles et pour appuyer la prise de décisions en interne. Les participants disposent également de compétences et de connaissances plus approfondies en matière d’évaluation. Certains sont désireux de partager les résultats d’évaluation obtenus avec d’autres acteurs communautaires, créant un certain engouement pour l’évaluation dans le milieu.
Stéphanie : Quelles sont les prochaines étapes? Qu’est-ce qui est prévu pour la 2e année?
David : Avec la présente crise socio-sanitaire, le format du LaboÉval a dû être repensé pour répondre aux exigences de santé publique. C’est pourquoi la prochaine formation sera offerte entièrement en ligne sous la forme de modules d’apprentissage. Cette formule utilise différentes stratégies pédagogiques afin de favoriser l’interaction entre les participants et les formateurs et de maximiser l’apprentissage par l’expérience. Nous comptons également partager les connaissances acquises jusqu’ici par l’entremise d’articles dans les revues spécialisées et de présentations lors de conférences et de séminaires.
Stéphanie : Merci, David, pour cette entrevue.
David : C’est moi qui vous remercie. J’en profite pour mentionner que le recrutement de la deuxième cohorte débutera sous peu. J’encourage les organismes intéressés par le projet à me contacter pour plus d’informations : dbuet075@uottawa.ca